Diminution, voire suppression du cuivre en viticulture

Nous sommes en culture biologique depuis une dizaine d’années, et sommes aussi conscients que l’utilisation du cuivre représente un gros problème toxicologique car il s’accumule et contamine les sols en tuant sa faune. C’est un grave problème pour la culture biologique car cet élément toxique y est toléré et pour le moment aucune autre substance « naturelle » ne peut efficacement le remplacer, mis à part les fongicides de synthèse (interdits en bio), mais biodégradable à terme.

Très beau monocristal de sulfate de cuivre

Depuis plus de trois ans, le DVH effectue des recherches scientifiques sur une alternative à l’utilisation du cuivre afin de préserver la faune de ses sols. En effet, un sol riche avec une grande biodiversité (bactéries, mycorhizes, vers de terre, etc) produit des plantes plus robustes et plus aromatiques. Pour plus d’information sur la biologie du sol, voir notre cours sur la biologie du sol. La stratégie utilisée est un traitement des bois en hiver, un enherbement total et des traitements (6-7) avec des produits qui ne nécessitent aucune autorisation spéciale, tous agréés en bio. La préparation de ces traitements nécessite un savoir-faire que nous mettons encore au point.

Cette stratégie a permis en 2009 et en 2010 de n’utiliser que 300 g de cuivre métal/ha/an. En 2011, aucune molécule de cuivre n’a été utilisée. L’agriculture biologique européenne (France comprise) autorise l’utilisation de max 6000 g de cuivre métal/ha/an ! Nous continuons nos recherches pour affiner et valider notre procédure.

Comme vous le savez, le DVH a été retenu comme ferme de référence dans le cadre du plan gouvernemental ECOPHYTO 2018 qui a pour but de réduire de 50% d’ici 10 ans l’utilisation des pesticides (biologiques et de synthèse) car avec 3 % de la surface agricole utile, la viticulture française utilise 20 % des quantités de pesticides vendues en France. Ainsi, nous faisons partie d’un réseau d’acquisition de données pour cette étude, dont le référent et contrôleur local est M. Sébastien Cortel de la Chambre d’Agriculture de Savoie.

Comme en 2010, le DVH est à nouveau champion de la région Rhône-Alpes dans la diminution des intrants avec un indicateur de fréquence des traitements phytosanitaires, IFT, égal à zéro ! Ce résultat s’explique par l’utilisation de produits sans spécification phytosanitaire, c’est-à-dire de produits doux.

Voir aussi notre charte écologique.

Auteur : GS