Jérôme Pérez administrateur du site lapassionduvin.com déguste nos mondeuses de 2004 à 2009

Article publié le 11 septembre 2013 sur lapassionduvin.com   mondeuse lapassionduvin 2013
Mondeuse 2004 : La robe ne présente que très peu de trace d’évolution, le jus est sombre, sur des notes sanguines, concentré.

Le nez est frais, sur les fruits rouges et les épices. C’est net, agréable. Le vin en bouche montre un volume confortable, un joli soyeux. Les fruits se mêlent aux épices assez langoureusement. Bonne finale épicée (poivre) où on loue la belle fraîcheur sans doute due aux qualités du cépage d’être peu alcooleux. Un vin qui semble encore pouvoir joliment évoluer. C’est très bon.

Mondeuse 2005Le vin semble un peu moins concentré, mais la robe est toute aussi jeune.

Le nez est plus retenu, sur les épices, plus austère et prends des notes florales à l’aération, délicatement fumées. Le vin en bouche se montre plus saillant que son aîné de 1 an avec une structure tannique plus ferme sans que cela ne confine à la sécheresse. L’acidité est plus présente en finale. C’est un vin qui peut encore attendre, sans aucun doute. Reste à savoir si la matière survivra à cette structure tannique.

Mondeuse 2006La robe est quasi opaque avec une tonalité d’étonnante jeunesse. Le nez présente d’étonnates notes de goudron chaud, de cassis.

Grand volume en bouche, belle ampleur. Ces notes de goudron ne lâchent pas prise, confinant au tourbé. Les épices prennent un peu le relais de saveurs. C’est un vin riche, plein, puissant à la longue finale épicée. Si ces notes empyreumatiques ne sont pas forcément celles quiont ma préférence, je dois reconnaître que ce vin est une belle réussite qu’il convient de regarder évoluer avec attention, car l’optimum semble être loin d’être atteint.

Mondeuse 2007La robe est plus légère que celle du 2006, voire même plus évoluée, sans qpour autant inquiter. Les nez renvoie à des arôme boisés.

le vin en bouche est svelte, sans doute un peu trop par rapport à l’élevage et on reste en finale sur des tannins boisés. La matière semblait plus grêle dans ce millésime.

Mondeuse 2008La robe est médium, assez peu soutenue, dans les tons grenat. Le nez est marqué d’abord par un certaine réduction qui laisse place peu à peu ç un profil fin à dominante épicée. La bouche est savoureuse et se livre bien, le milieu de bouche est marqué par une belle fraîcheur qui tend le vin et qui le tient jusqu’à la finale longue et persistante sur les épices et notamment le poivre blanc. C’est un vin élégant, raffiné, vraiment très agréable et qui trouve toute sa place à table. Très bon, avec un profil qui s’apparente à ce que l’on trouve en Bourgogne avec du (bon) pinot noir.

Mondeuse 2009La robe est très sombre, sans opacité cependant. Le ne zest très ouvert sur les fruits rouges et noirs, très net et bien attirant. Le vin en bouche montre une belle souplesse, une texture délicate, sans dureté associées à un fruit charmeur et gourmand. C’est vraiment très bon et sans lourdeur. En finale les épices apportent comme une signature à ce vin de plaisir, à la réjouissante simplicité. Très bon.

 

De cette dégustation qui retrace un peu l’histoire du domaine de Vens le Haut, je retiens surtout les grandes variations de ce cépage qui peu vraiment donner de très jolis vins dans des contextes de millésimes favorables. La grande force de cépage me semble être sa faible charge alcoolique et c’est à mon avis quelque chose qu’il faut absolument maintenir. Des cuvées de mondeuse, récemment dégustées, titrant plus de 13.5 sombraient dans la chaleur excessive alors que la lecture de l’étiquette des étiquettes de ce 2009, de ce 2008 ou de ce 2004 indique des vins autour de 12 degrés. C’est du reste bien plus facilement buvable.

Il est évident que dans des régions de piémont les millésimes ont leur importance et que la météorologie d’une année va vraiment impacter sur le style des vins. La mondeuse rappelle étrangement la syrah, avec une forte couleur, des tannins marqués, des arômes de fruits rouges et d’épices. Une forte extraction la rend vite tannique à l’excès et un millésime frileux renforce souvent une acidité mordante. Mais quand les conditions sont réunies, cela donne des vins bigrement attachants.

Jérôme Pérez