Dégustation des vins du DVH, New York City, USA le 13 novembre 2012

L’aventure américaine du DVH

Début février 2012, Neal Rosenthal, patron de Rosenthal Wine Merchant Ltd, NY City, importateur de vins pour le marché américain, maison connue fondée il y a plus de 30 ans, nous contacte. Ses collaborateurs se rendront en Savoie au mois d’avril et souhaitent venir déguster nos vins et visiter le domaine. Or au DVH, les vins 2011 ne sont pas encore mis en bouteille et il ne reste presque plus de vin 2010. Ils ont entendu parler de nous par un Français établi à New York et notre site internet les a convaincus que notre domaine présente un intérêt pour leurs clients. Ils recherchent des vins de vigneron typiques de la région des Alpes, avec du caractère et du « terroir » !

25 avril 17h00, trois jeunes gars arrivent en Mercedes sport blanche. Welcome in the « Garage Wine Domaine ». Ils sont très surpris de voir que nos vins sont réellement fait dans un garage. On définit le programme: visite du vignoble, du chais (garage), puis dégustation. On leur montre nos vignes totalement enherbées, donc nous produisons notre matière organique in situ entre les rangs pour alimenter les vers de terre, ces vers de terre qui vont par leurs galeries aérer la terre, nous dispensant des labours destructeurs. Un premier comptage de vers de terre a récemment indiqué que nos parcelles en contiennent 5 fois plus que les parcelles voisines en agriculture traditionnelle (Benoit Cailleret, entomologiste, FREDON-FDGDON Rhône-Alpes, nov 2012). On leur montre le lotier corniculé et d’autres légumineuses qui vont apporter naturellement au sol les nitrates qu’elles fabriquent dans leurs nodosités racinaires à partir de l’azote atmosphérique et on leur rappelle qu’un sol riche en microorganismes augmente la minéralisation des matières organiques mais aussi celle des roches, donnant au vin la « minéralité ».

Ils sont très sensibles aux problèmes environnementaux et nous leur indiquons que nous sommes la ferme modèle de la région Rhône-Alpes (programme national Ecophyto) qui utilise le moins d’intrants en viticulture, que nos recherches en viticulture nous ont permis de diminuer considérablement les doses annuelles et par hectare de soufre et de cuivre et que, par exemple, aucune molécule de cuivre n’a été utilisée en 2011!

La visite du garage est vite faite, mais stupéfie nos visiteurs par nos nombreuses micro-cuves de 75-600 L, un pressoir vertical manuel, des barriques de chênes et un petit filtre à plaques.

Il ne faut rien de plus si l’on a des beaux raisins mûrs. Comme le vin se fait dans la vigne et non dans la cave, on passe considérablement plus de temps dans les vignes et particulièrement au niveau du sol (biodiversité, flore et faune). En fait, on est plus vigneron (vigne) que winemaker (vin)!

Jean-Marie et moi-même étions néanmoins un peu angoissés par ces visiteurs avertis et très curieux. Nos vins sont tous secs (< 1g sucre/L) et s’adressent plutôt à des dégustateurs avertis qui n’aiment pas les vins avec des sucres résiduels. Nos visiteurs ont dégusté les 7 vins mono cépage du DVH, et nous avons assisté à l’une des plus intéressantes dégustations, analytique et émotionnelle. Nous avions en face de nous des professionnels enthousiastes et chaleureux et nous avons beaucoup appris lors de ces échanges. Ils sont repartis après 20h! C’était un très beau moment dans la vie du domaine!

Quelque temps plus tard, le patron Neal Rosenthal nous demande s’il peut nous envoyer cinq autres dégustateurs pour confirmer les analyses des trois premiers ! Nous lui disons ok.

Le 29 juin arrive un minibus au garage avec les cinq Américains. Même programme de visite. Les vins viennent alors d’être mis en bouteille. Ils seront plus difficiles à déguster. Finalement tout se passe très bien, discussion enthousiaste autour de la notion de terroir, de minéralité, d’agriculture de non labours, réactions de Maillard, etc. Après deux heures passées très vite, nous avons bien des raisons de penser que l’affaire est dans le sac.

Neal Rosenthal nous remercie de l’accueil fait à ses huit collaborateurs et nous demande s’il peut venir personnellement déguster nos vins. Nous le recevons le 4 septembre. La visite des vignes est plus complète et détaillée. Nous insistons sur le fait que la minéralité et la notion de terroir sont fortement liées à l’activité biologique du sol puisque ce sont les bactéries du sol qui sont seules capable de dissoudre la roche en rendant disponible leur minéraux à la plante pour la rendre plus aromatique et résistante. Puis vient la dégustation des vins. A nouveau très analytique et précise, accompagnée d’une grande discussion sur les notions de terroir, de la personnalité des vins liée au vigneron. Neal est très pointu là-dessus car le choix de ses vins se font entre autre sur ces critères. La notion de terroir est une combinaison de la viticulture, mais aussi du climat, de la région, des hommes qui font le vin et de leur culture locale. Au repas de midi, la décision est prise. Les vins qui intéressent Neal Rosenthal sont les vins typiquement savoyards, c’est-à-dire des vins de montagne de l’arc alpin du Mont-Blanc, côté Savoie. La mondeuse noire, le gamay noir, l’altesse, la molette et la jacquère répondent parfaitement à ces critères. Le pinot et l’aligoté, malheureusement pour nous, ne sont pas assez typés cépages de montagne. Une très importante commande a été finalisée et, cerise sur le gâteau, nous apercevons sur le site de Rosenthal Wine Merchant que nous sommes en duo à côté d’un très grand vigneron savoyard : Louis Magnin, Arbin, vallée de la Combe de Savoie, à proximité de Montmélian.

Article récent du 24.01.2014 sur  Rosenthal Wine Merchant and DVH, cliquez ici.

Article plus récent  10.10.2015 sur The Rosenthal Wine Merchant Team at the DVH, cliquez ici.

 

Auteur: Georges Siegenthaler
Exportation
 

Le DVH est un producteur indépendant de vins de Savoie Mont Blanc. Il produit des vins de terroir de l’arc alpin avec beaucoup de minéralité.